|  A 
	BAS LES MAINS DU SQUAT LELAS KARAYIANNI 37,DES LIEUX AUTOGERES
 ET DES LUTTES SOCIALES AUTO-ORGANISEES
 
	
 On vit dans une période de crise généralisée du système et d’intensification 
	constante d’une attaque totale des dominants contre les couches plébéiennes 
	et plus faibles de la société. Dans ces conditions où se dévalorisent et se 
	détruisent les conditions de vie d’importantes parties de la population, se 
	manifestent de plus en plus des phénomènes de dédain et de délégitimation du 
	système, ainsi que de multiplication de résistances d’en bas, politiques, 
	sociales et de classe, spontanées ou organisées. C’est pourquoi l’attaque 
	constamment intensifiée des dominants aux droits élémentaires et aux 
	conditions de vie de ceux d’en bas de la société est accompagnée de 
	l’intensification respective de la répression étatique -et, dans pas mal de 
	cas, para-étatique- des résistances. Et, particulièrement, de ces 
	résistances qui ne sont pas contrôlées et limitées par les institutions et 
	les vecteurs du système, mais qui se manifestent sans tutelle, en essayant 
	de passer de la protestation et de l’indignation spontanées des personnes 
	opprimées et exploitées à la révolte consciente et à la revolution sociale 
	en tant que seule réponse réelle à la crise du système et à l’attaque de la 
	classe dominante.
 
 Les squats et en général les lieux autogérés sont une partie déterminée de 
	cette résistance consciente et auto-organisée et ont joué un rôle important 
	au développement et à l’évolution des luttes sociales plus larges ces 
	dernières décennies. C’est pourquoi d’ailleurs, les squats se trouvaient 
	depuis toujours dans la ligne de mire de la répression étatique et des 
	bandes para-étatiques et ils occupent, particulièrement aujourd’hui, une des 
	premières places dans les projets répressifs de l’Etat pour l’attaque et la 
	neutralisation des résistances qui jaillissent d’en bas.
 
 Le Squat de Lelas Karayianni 37 est un de ces squats, le plus ancien de ceux 
	qui existent aujourd’hui dans l’espace grec, qui, en mettant en avant le 
	triptyque de l’Auto-organisation, de la Résistance et de la Solidarité a 
	contribué et continue à contribuer sans cesse depuis 24 ans au développement 
	d’une multitude de luttes anti-autoritaires et anti-capitalistes. C’est 
	pourquoi il a affronté dans le passé de nombreuses attaques étatiques et 
	para-étatiques et c’est pourquoi aussi il se trouve toujours et 
	particulièrement aujourd’hui dans le collimateur des projets répressifs. 
	Dans ces projets, un rôle déterminé, celui du lièvre de course de répression, 
	jouent les fascistes de toute sorte, comme ceux du LAOS (parti de l’extrême 
	droite) qui participent dernièrement au junta parlementaire trilatéral du 
	gouvernement Papadimou (PASOK, ND, LAOS) et qui ont entrepris, pour le 
	compte du régime, de menacer les gens en lutte, de terroriser la société et 
	de rechercher des taux de plus en plus élevés de violence du système, en 
	exprimant ouvertement les intentions et les buts les plus profonds du 
	totalitarisme moderne. Les ridicules diachroniques de l’histoire politique 
	et sociale du pays, les rufians de toujours et les laquais de toute sorte de 
	patrons locaux et internationaux qui infestaient depuis toujours le peuple 
	et la richesse de son travail, sont sortis de leurs trous et ont l’audace de 
	se présenter comme censeurs de militants et de leurs lieux, en les menaçant 
	et en annonçant leur répression.
 D’autre part, de très bons services dans la même direction offrent aussi, de 
	leur propre façon, diverses « personnalités » de la gauche du régime établi 
	qui, en tant qu’auxiliaires de la répression mettent dans la ligne de mire 
	et diffament squats et lieux de lutte. Caractéristiques de cette situation 
	sont les exemples de la (mise en collimateur) récent du Squat Skaramanga de 
	la part de députés de la Gauche Démocratique, ainsi que l’exemple du 
	dénigrement constant de la lutte sociale auto-organisée au parc Kyprou kai 
	Patission et du Squat Lelas Karayianni 37 par des cadres locaux de la 
	Coalition de Gauche et de la formation municipale « Anoixti Poli ».
 
 En focalisant particulièrement dans la région où se trouve le Squat de Lelas 
	Karayianni 37, et plus généralement dans les quartiers tout au long de 
	Patission, depuis le centre-ville jusqu’à Agia Varvara dans le quartier de 
	Ano Patissia, on voit une présence importante et une diffusion de lieux 
	occupés et plus généralement auto-gérés (squats, centres sociaux, parcs), 
	ainsi que de fonctionnement d’assemblées locales et d’initiatives 
	d’habitants en lutte, qui constituent des foyers de résistance, des digues 
	aux plans étatiques et capitalistes et aux objectifs de la répression et des 
	fascos para-étatiques.
 A titre indicatif, on évoquera le Squat Villa Amalias qui a 22 ans de vie et 
	de lutte et se trouve pour une fois de plus dans le collimateur de l’Etat, 
	des fasistes para-étatiques et de la Mairie. Le Squat Skaramanga qui a reçu 
	l’attaque de fascos en mai 2011 et l’invasion de forces policières le 29 
	juillet 2011. Le centre anti-autoritaire occupé de l’ASOEE (Faculté de 
	Sciences Economiques et Commerciales) et les étudiants en lutte ensemble 
	avec les immigrés contre les pogroms de la police en dehors de l’Université. 
	Le Marché Municipal occupé de Kypseli qui affronte des menaces constantes et 
	des efforts de répression par la Mairie et les fascistes. Le nouveau parc 
	qui a été créé par des habitants en lutte et des solidaires à Kyprou kai 
	Patission et qui constitue foyer d’une lutte sociale locale et fait aussi 
	constamment face à aux efforts du maire Kaminis et de ses compagnons de 
	route de le neutraliser.
 Parmi ces lieux occupés et auto-gérés qui existent dans la région figure 
	aussi le Squat de Lelas Karayianni 37 qui, à part sa contribution aux luttes 
	politiques et sociales centrales plus larges, a aussi contibué de façon 
	décisive aux résistances locales dans les quartiers de Kypseli et de 
	Patissia. C’est pourquoi, il n’a jamais cessé de se trouver dans le 
	collimateur de la répression, alors qu’en ce moment il se trouve parmi les 
	priorités immédiates de cette dernière. L’opération de coupure de 
	l’éléctricité, le 7 juillet 2011 par une équipe de DEH (Entreprise Publique 
	d’Electricité) qui avait labouré le trottoir en dehors du squat, n’était pas 
	une action fortuite, mais faisait partie d’une opération répressive plus 
	large qui évolue depuis longtemps selon une décision politique centrale 
	ayant pour but de mettre fin au squat à tout moyen. Comme il a été récemment 
	divulgué à travers les réponses du ministre d’Education A. Diamantopoulou et 
	du ministre d’Ordre Public Ch. Papoutsi, ainsi que d’autre ministres aux 
	questions afférentes des fascistes dans le Parlement, une poursuite pénale 
	d’office a été déjà engagée par le Parquet contre les squatteurs de Lelas 
	Karayianni 37, alors qu’une série de préparations de divers vecteurs et 
	appareils de l’Etat ont été mises en route afin qu’ils parviennent, à un 
	certain moment, à réaliser leur désir ardent depuis des décennies, la 
	répression du squat.
 
 Ils se trompent lourdement ! Quoi qu’ils fassent, nous sommes sûrs qu’en 
	avançant toujours en mettant en avant les valeurs de la solidarité qui est 
	notre arme et en ayant confiance aux forces politiques, sociales et de 
	classe avec lesquelles nous avons partagés et nous continuons à partager de 
	façon intransigeante les mêmes luttes pour une nouvelle société d’Egalité, 
	de Solidarité et de Liberté, NOUS VAINCRONS !
 
	
 Squat Lelas Karayianni 37
 16 janvier 2012
 
     |