LE SQUAT DE LELAS KARAYIANNI 37 EST MENACE DE REPRESSION

 

Depuis la fin du mois de juillet, le squat de Lelas Karayianni 37 se trouve confronte a un nouveau projet repressif qui se manifeste -et ce n’est pas un hasard- au milieu de l’ete et dans une periode ou s’intensifie le terrorisme d’Etat et l’hysterie “anti”-terroriste des medias.

Le conseil rectoral de l’Universite d’Athenes qui est un des proprietaires du batiment occupe, a fait couper l’eau au squat, tandis qu’en meme temps il a aussi pris la decision de couper l’electricite. L’objectif de cettte vile action est de rendre insupportable notre vie dans le batiment occupe, de facon a nous obliger de l’abandonner assieges par le manque d’eau. Alors que dans le cas contraire, sera effectuee une operation d’evacuation violente. Et cela au nom de l’utilisation du batiment dans le cadre de cette operation aurifere qu’on appelle “Jeux Olympiques de 2004”

Le batiment de Lelas Karayianni 37 a ete legue en 1960 a l’Universite, l’Ecole Polytechnique et l’Ecole des Beaux Arts d’Athenes, sous condition de devenir foyer pour des etudiants pauvres et sans logis. Malgre tout, il restait abandonne depuis 1960 jusqu’en 1988, quand il a ete occupe par un groupe de jeunes etudiants, chomeurs et travailleurs qui l’ont transforme en un espace de vie et d’action collective, dans une ville etouffante par le chantage de la survie et les rapports d’alienation.

Des lors, plus qu’une reponse au regime social et economique insupportable qui transforme le logement en marchandise, le squat a constitue et constitue un espace collectivement auto-gere qui fonctionne sur les principes de camaraderie et de solidarite, contre le modele dominant d’individualisation et d’isolement dans des appartements-cages, contre le slogan du pouvoir “chacun pour soi”. Loin d’etre simplement un lieu d’habitation, le squat de Lelas Karayianni est devenu, a travers d’ assemblees ouvertes, de publications et d’interventions dans les luttes sociales, une base de critique radicale non seulement contre l’exploitation des besoins de logement qu’affrontent des milliers de personnes, mais aussi contre les autres aspects de l’oppression sociale et de l’exploitation de classe. En tant que demarche anti-autoritaire et anti-institutionnelle, le squat est devenu cible de la repression etatique ayant comme resultat l’invasion repetee de la police en 1994 et en 1995.

Le squat de Lelas Karayianni est le plus recent, mais non pas l’unique lieu social qui est menace par l’orage des Olympiques, cette operation d’intensification de l’exploitation capitaliste et du controle etatique qui impose la construction d’un milieu urbanistique et social etouffant. Alors, parlons-nous des Olympiques :

- De la propagande du pouvoir qui les presente comme le “nouveau ideal social et national” afin d’arracher le consensus de tous ceux qui, en realite, vont en payer le prix et vont les subir, alors qu’en meme temps les seuls a gagner sont les differentes multi-nationales, les compagnies de construction et de publicite, les officiers de l’Etat qui vont gerer les subventions, les marchands de tout produit inutile de consommation et, naturellement, les fournisseurs d’equippements de securite. Parlons-nous des “grands travaux publics” qui se realisent pour servir les marchandises et pas les gens ; des ouvriers qui sont morts dans lesdits “accidents de travail”, quand s’effondrent des ponts ou a cause de l’absence des mesures de protection dans les chantiers du village Olympique ; de leurs camarades de travail qui, apres chaque “accident”, se mettent en grè ve pour reprendre le travail un jour plus tard dans les memes conditions misé rables, puisque personne ne doit revendiquer, se mettre en greve, se revolter, sinon “l’objectif national” s’effondrera. Parlons-nous de la transformation de la ville en un lieu sterilise et mort ; des operations policieres contre les immigres ; de l’expulsion par le centre de la ville de tout element de vie spontane et incontrole ; des innombrables cameras de surveillance et de la presence constante d’une armee policiere au nom de la “securite necessaire pour l’effectuation des Olympiques”. Parlons-nous de l’enorme marchandage speculatif des subventions qui seront absorbes par le secteur public au nom des besoins de 2004 ; du projet d’expulsion des etudiants des foyers universitaires à Ilissia par le conseil rectoral qui veut utiliser ces foyers pour l’hebergement de journalistes en 2004 ; mais aussi de la lutte des etudiants qui depuis plus de deux mois resistent à ce projet en occupant les foyers. Parlons-nous de la campagne “anti”-terroriste et des lois d’urgence, de la criminalisation de toute lutte sociale, du projet de liquidation de tout espace de resistance dans la ville, au nom de materialisation de “la grande idee nationale”.

Nous, les squatteurs de Lelas Karayianni, ayant cree depuis longtemps un lieu de resistance a la logique de l’exploitation capitaliste et de l’oppression etatique, un lieu menace aujourd’hui de repression, nous avons toute raison de le defendre, en rejettant categoriquement le vil chantage et les aspirations speculatives des autorites universitaires. A plus forte raison que les projets de ces autorites concernent les jeux Olympiques qui condensent, en ce moment, toutes les formes d’inegalite, d’oppression et d’exploitation contre lesquelles nous luttons depuis tant d’annees et, contre lesquelles nous n’arreterons pas, dans tous les cas, de lutter.

 

A BAS LES MAINS DU SQUAT DE LELAS KARAYIANNI

SOLIDARITE A L’OCCUPATION DES FOYERS D’ETUDIANTS ET A TOUS LES SQUATS

NO PASARAN !

 

 

compagnons par le territoire occupe de Lelas Karayianni 37

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