AUCUNE TOLERANCE, AUCUN
CONSENSUS
au régime d’urgence
instauré par les patrons politiques et économiques, locaux et internationaux
L’attaque extrêmement aiguë de l’Etat et des patrons contre la société
survient comme résultat et comme réponse du régime à sa crise totale et
profonde. La pauvreté, la misère, le terrorisme patronal, la pénalisation
des grèves, la militarisation de la répression, les poursuites de militants
et la guerre idéologique contre ceux qui résistent constituent les moyens
pour atteindre le but général qui n’est rien d’autre que la transformation
globale et violente de la société en un total d’individualités non liées qui
obéissent aux dispositions et aux projets des dominants, qui ne retournent
pas leur colère contre leurs oppresseurs, mais contre ceux qui sont à côté
d’eux.
Face à cette attaque les résistances existantes sont la seule digue réelle,
en laissant en même temps le chemin ouvert à la contestation globale du
système d’exploitation et d’oppression. La colère sociale et de classe
diffuse et son expression à travers de centaines de mobilisations avec
d’affrontements durs dans les rues et des grèves et des manifestations
massives, avec des initiatives de refus de paiements, avec des occupations
de bâtiments publics et de blocus sont une menace constante pour l’Etat et
les patrons. Pour affronter ces résistances, les appareils répressifs et
idéologiques du régime ont été mobilisés dans un effort de leur couper
l’élan, de limiter leurs visées et d’isoler les parties les plus radicales
de la résistance sociale.
La dictature de l’Etat et du capitalisme a essayé de fléchir les résistances
à travers des opérations répressives à une grande échelle, comme celles du
11 mai et du 28 et 29 juin, à travers les rafales de propagande et la
diffusion de la peur par les médias, mais aussi en utilisant ses réserves de
gauche, comme le 20 octobre avec la protection du Parlement par le PCG. Les
résistances sociales et de classe multiformes et le dédain du personnel
politique qui a entrepris de mener à bien l’attaque des dominants ont amené
le système politique à ses limites et ont en réalité conduit le schéma
gouvernemental précédent à une impuissance de gouverner.
Face à ce courant enflant de colère sociale et de refus de consensus, le
régime s’efforce de rédeployer ses forces. Le point culminant de cet effort
est la dictature politique imposée avec la participation du PASOK, du LAOS
et de la ND et la nomination du banquier Papadimos comme premier ministre
directement par les patrons locaux et internationaux. La dictature de l’Etat
et du capitalisme se dévoile complètement, en évoluant pas à pas dans la
direction du totalitarisme. Le nouveau schéma de gouvernement constitue le
moyen d’imposer de nouvelles mesures anti-sociales dures selon les
impératifs de l’U.E. et du F.M.I. et de promouvoir violemment des conditions
de misère sociale. L’alignement des appareils du pouvoir sur ce choix et
l’effort enragé des médias de le présenter comme socialement acceptable,
ainsi que la propagande idéologique pour créer des attentes de solutions
institutionnelles à travers les élections, complètent le décor pour la
continuation de l’assaut étatique et capitaliste.
Le jeu truqué se joue avec la participation de la gauche du régime qui tout
entière s’est empressée de soumettre des déclarations de loyauté le 20
octobre, en essayant d’isoler politiquement et socialement les anarchistes
pour dominer sur les résistances sociales et les tourner vers des issues
parlementaires sans aucun danger pour le régime. L’idéologème de la «
nécessité nationale » invoqué par la dictature de l’Etat et des patrons et
la menace des possibiltés répressives élargies lancée par l’élite politique
médiatiquement rebaptisée sont complétés par l’effort d’intégration au
système et de limitation des résistances à travers les élections. Les
élections vont apparaìtre comme solution de détente et comme contrepoids aux
luttes menées par des milliers de résistants dans les rues. C’est exactement
sur ce point que la gauche va essayer de jouer un rôle central en renforçant
les illusions pour des solutions institutionnelles à l’intérieur du système
afin de limiter l’éteinte et le contenu des affrontements sociaux
inévitables à venir.
Le dilemme intimidant « consensus ou banqueroute » constitue le fer de lance
de la dictature politique contre les millions de faibles en termes sociales
et de classe, au moment où ils perdent de plus en plus leur confiance au
mode existant d’organisation sociale. De notre côté, nous opposons que le
vrai dilemme est Capitalisme ou Révolution. Conditions indispensables pour
la diffusion du projet révolutionnaire sont notre organisation dans les
collectifs de lutte politiques, sociales et de classe, l’intervention
conséquente sur les lieux de travail, dans les quartiers et dans les rues.
L’affrontement avec le régime dans son ensemble pour sa destruction. Nous
avons à choisir entre une vie morcelée par les chantages quotidiens et la co-existence
collective selon les principes de l’égalité et de la liberté. Nous avons à
choisir entre un régime de misère et d’oppression et une société de
communauté de biens et d’auto-direction.
LUTTES CONSTANTES - AUTO-ORGANISEES – EMANCIPEES - RADICALES
POUR LE RENVERSEMENT ET LA REVOLUTION SOCIALE
POUR UNE SOCIETE D’EGALITE, DE SOLIDARITE, DE LIBERTE
Assemblée d’Anarchistes pour
l’Auto-direction Sociale
Décembre 2011
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